Ваш браузер устарел. Рекомендуем обновить его до последней версии.

12/12/2017

 

Crédit, créance... croyance

 

 

Le livre d'Iossif Landovski « La symphonie rouge » en russe paru à Buenos-Aires en 1968Le livre d'Iossif Landovski « La symphonie rouge » en russe paru à Buenos-Aires en 1968

 

Préface. On trouvera ici un petit extrait des carnets du docteur Iossif Landovski « La symphonie rouge ». Dr Landovski, Polonais d’origine, russifié, était médecin, pharmacien, chimiste. Depuis 1936, il fut contraint à travailler pour le commissariat de l’intérieur et vivre dans ses locaux ; il était témoin de l'interrogatoire et de torture. En 1938, se déroulait un procès à l'encontre du groupe de Trotski, auquel appartenait      K. G. (Haïm) Rakovski, ancien ambassadeur à Londres et à Paris. Rakovski était disposé à raconter tout ce qu’il savait concernant l’affaire. L’interrogateur nommé Gabriel demanda au docteur Landovski d'assister à l’interrogatoire arrangé en forme du dîner dans l’ambiance détendue, afin d’ajouter insensiblement un stimulateur à la boisson de Rakovski pour le faire parler sans modérer ses paroles ; ensuite, il devait dactylographier la conversation enregistrée.

 

 

 

 

Au cours du dialogue, dans la « radiographie de la révolution », Rakovski dévoile les dessous des révolutions et des guerres, à savoir la machination du gang mondial qu’il désigne comme « Ils » et dont le groupe exécutif il appartenait. « Ils » ont œuvré pour affaiblir le tsar à l’aide des guerres orchestrées et renverser la monarchie russe. Parmi d’autres choses intéressantes, il élucide le rôle du mécanisme de fraude concernant l’argent, dans le passage présenté ci-dessous.

 

Au milieu de la traduction, je me suis rappelée que la conversation originale était menée en français, ce qui me poussa à rechercher la version française. J’ai vu quelques méchantes manipulations avec le texte visant à égaliser le bolchevisme et le fascisme ; généralement parlant, ce jeu artificieux autour du mot « communisme » mériterait un article séparé. La version correcte en français, trouvée sur le site catholicapedia.net, s’est avérée traduite du texte anglais, qui à son tour, était traduit à partir du texte espagnol et de texte russe. Une partie de la traduction ci-dessous est prise de ce document pdf. Là, l’introduction de l’éditeur anglais contient la préface de l’éditeur espagnol dont une phrase m’a frappée : « découvert... sur le front de Pétrograd (Leningrad) par un volontaire espagnol, un membre de la Légion Azul qui combattait le Bolchevisme aux côtés des Armées Allemandes au cours de la dernière guerre ». Dans la version russe, il est écrit convenablement : « découvert par un Espagnol A. I., probablement de la « Division bleue » de Franco qui se battait du côté des nazis sur le front de Leningrad ».

Fin de la préface ; ci-après, c’est Rakovski qui parle.

 

 

L'argent, c’est le pouvoir. L'argent est aujourd’hui le centre de gravité universel...

Comprendre comment l’Internationale financière est progressivement devenue à notre époque la maîtresse de l’argent, ce talisman magique, devenu aujourd’hui pour les gens ce que Dieu et la Nation étaient antérieurement, - c’est quelque chose qui excède en intérêt scientifique même l’art de la stratégie révolutionnaire, car c’est également un art et c’est également une révolution. Je vais vous l’expliquer.

 

Les historiographes et les masses, aveuglés par des cris et la pompe de la Révolution française, le peuple, enivré par ce qu'il a pu ôter le roi - le privilégié - toute son autorité, n'a pas remarqué qu’une poignée de gens mystérieux, prudents et pas notables obtint, sans le savoir, un pouvoir vraiment royal, un pouvoir magique, presque divin. Les masses n’ont pas remarqué que les autres ont usurpé ce pouvoir et que bientôt, ils les ont soumis à l'esclavage plus cruel que le roi - qui, en vertu de ses préjugés moraux et religieux, était incapable de tirer profit d'un tel pouvoir. Ainsi, il est arrivé que le pouvoir suprême fut saisi par les personnes dont le caractère moral, intellectuel et cosmopolite a permis d’en tirer parti. Il est clair que ceux-ci étaient de naissance non pas chrétiens, mais cosmopolites.

 

Ils s’arrogèrent le privilège de battre monnaie... Je peux comprendre votre ignorance et le pardonner. Notre langue utilise des mots qui causent des idées incorrectes sur les choses et les actions, à force de l'inertie mentale, et ne correspond pas à la réalité et aux concepts exacts. J'ai dit l'argent ; il est clair que votre imagination dépeignit instantanément les contours de l'argent réel du métal et du papier. Mais ce n'est pas le cas. L'argent, c’est maintenant autre chose ; la véritable pièce de monnaie en circulation est un vrai anachronisme. Si elle existe encore et circule, ce n’est qu’un atavisme, seulement parce qu'il est pratique actuellement de maintenir l'illusion, une fiction purement imaginaire.

 

Oui, dans les États, on bat encore des bustes royaux ou des emblèmes nationaux sur des morceaux de métal ou de papier, et alors ? Un grand nombre d’argents en circulation - l'argent pour les transactions importantes, l'argent qui représente toute la richesse nationale, oui, l’agent, - ces quelques personnes à qui je viens de faire allusion, ont commencé à produire l'argent. Titres, avis, chèques, billets à ordre, endossements, escomptes, cotations, chiffres - les chiffres sans fin ont inondé les États comme une impétueuse chute d’eau. Comparé à ceci, qu’est-ce l'argent de métal et du papier ? Quelque chose qui n'a pas d'influence, un minimum, contre la marée montante de la monnaie financière qui submerge le tout. Ils sont les meilleurs psychologues ; impunis, ils ont fait davantage en raison de l'ignorance générale.

 

En plus de variété énormément bigarrée de l'argent financier, ils ont créé l'argent de crédit, pour faire sa quantité sans limite. Et lui donner la vitesse de la pensée ... C'est une abstraction, un produit de raison, un chiffre, un nombre, le crédit, la croyance...

 

Avez-vous déjà compris ? La fraude, la fausse monnaie qui a un cours légal... Les banques, les bourses et l'ensemble du système financier mondial, c’est une machine géante pour faire l’abomination contre nature, dans les mots d'Aristote ; faire l'argent faire de l'argent - c'est un crime dans l'économie, mais en ce qui concerne la finance, c’est un crime contre le code pénal, parce que c’est de l’usure. Je ne sais pas comment tout ceci est justifié : peut-être, par ce qu'ils reçoivent un taux d'intérêt légitime ? Même si on l'admet, il y a de l’usure, parce que même si l’intérêt est légal, celui-ci invente, falsifie un capital inexistant.

 

Les banques ont toujours, sous forme de dépôts ou d’encours productifs, une quantité d’argent qui est dix fois ou peut-être même cent fois supérieure à l’argent qui existe physiquement sous forme de pièces et de billets de banque. Et je ne parle pas des cas où la monnaie-crédit, c’est-à-dire la fausse monnaie, la monnaie fabriquée, est supérieure au capital en dépôt. Compte tenu que l’intérêt légal est fixé non pas sur le capital réel, mais sur un capital virtuel, l’intérêt en question est en réalité illégal, en proportion du nombre de fois que le capital fictif dépasse le capital réel.

 

Il faut garder à l’esprit que le système que je vous décris là en détail n’est encore que l’un des plus innocents parmi ceux qui sont utilisés pour la fabrication de fausse monnaie. Imaginez, si vous le pouvez,un petit groupe de gens ayant un pouvoir illimité par la possession de la richesse réelle, et vous verrez qu’ils sont les dictateurs absolus des bourses de valeurs, avec comme résultat qu’ils sont alors aussi les dictateurs de la production et de la distribution, et aussi du travail et de la consommation. Si votre imagination en est capable, multipliez alors ceci par le facteur global, et vous verrez son influence anarchique, morale et sociale, c’est-à-dire son influence révolutionnaire...

 

C’était bien un miracle extraordinaire de voir que les bancs où s’asseyaient de crasseux usuriers pour faire leurs opérations de change sur les monnaies [banco des changeurs à Venise], se transformèrent en temples, qui s’élèvent magnifiques dans tous les coins des grandes cités contemporaines, avec leurs colonnades païennes, et où affluent les foules avec une foi qui ne leur vient pas maintenant des divinités célestes, pour y faire avec dévouement le dépôt de tout ce qu’elles possèdent de leurs biens, au dieu de l’Argent qui, l’imaginent-elles sans doute, doit vivre dans les coffres blindés des banquiers, et qui est préordonné, de par sa divine mission, à accroître la richesse jusqu’à un infini métaphysique.

 

G.- C'est une nouvelle religion de la bourgeoisie putride.

R.- Oui - c'est la religion du pouvoir.

 

 

Source La symphonie rouge

Rédigé par Olga (TdR)